Setting
Abraham (sur lui la paix et le salut) conduisit la mère d’Ismaël [Hâjar] et son fils Ismaël [Ismâ'îl], qu’elle allaitait encore, et les installa près de la Maison [la Ka’bah], sous un grand arbre à l’emplacement de la source de Zamzam, dans la partie la plus élevée de…
Abraham (sur lui la paix et le salut) conduisit la mère d’Ismaël [Hâjar] et son fils Ismaël [Ismâ'îl], qu’elle allaitait encore, et les installa près de la Maison [la Ka’bah], sous un grand arbre à l’emplacement de la source de Zamzam, dans la partie la plus élevée de l’emplacement de la Mosquée. À ce époque-là, il n’y avait personne à La Mecque et il n’y avait pas d’eau.
Ibn ‘Abbâs (qu’Allah l'agrée, lui et son père) relate : « Abraham (sur lui la paix et le salut) conduisit la mère d’Ismaël [Hâjar] et son fils Ismaël [Ismâ'îl], qu’elle allaitait encore, et les installa près de la Maison [la Ka’bah], sous un grand arbre à l’emplacement de la source de Zamzam, dans la partie la plus élevée de l’emplacement de la Mosquée. À ce époque-là, il n’y avait personne à La Mecque et il n’y avait pas d’eau. Il les installa donc en ce lieu, leur laissant un sac de dattes et une outre contenant de l’eau. Puis, Abraham rebroussa chemin. La mère d’Ismaël le suivit et lui demanda : " Ô Abraham ! Où vas-tu en nous laissant dans cette vallée déserte où il n’y a rien ? " Elle réitéra sa question à maintes reprises sans qu’elle n'obtienne de réponse ni qu’il ne se retourne vers elle. Finalement, elle lui demanda : " Allah t’a-t-il ordonné d’agir de la sorte ? - Oui, répondit-il - Alors, Il ne nous abandonnera pas ! " conclut-elle, et elle revint sereinement à sa place. Abraham (sur lui la paix et le salut) poursuivit sa route jusqu’à parvenir à Ath-Thaniyyah, d’où il ne pouvait être vu. Alors, il fit face à la Ka’bah, leva les mains et dit : {( Ô notre Seigneur ! J’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée sans agriculture, près de Ta Maison sacrée [« Al-Ka’ba »], Ô notre Seigneur ! Afin qu’ils accomplissent la prière. Fais donc que penchent vers eux les cœurs d’une partie des gens. Et nourris-les de fruits. Peut-être seront-ils reconnaissants. )} [Coran : 14/37]. La mère d'Ismaël allaita son fils tandis qu'elle buvait l’eau qu’Abraham lui avait laissée. Quand celle-ci s’épuisa et qu’ils eurent soif, son enfant commença à se tordre de douleur - ou il a dit : il se jeta à terre et donna des coups de pieds - Ne pouvant supporter la vue de son fils ainsi, elle partit. Elle grimpa alors sur Aṣ-Ṣafâ, le monticule le plus proche qu’elle trouva et d’où elle pouvait scruter la plaine du regard. Allait-elle apercevoir quelqu’un ? N’apercevant personne, elle descendit d'Aṣ-Ṣafâ jusqu’à parvenir dans la vallée, alors elle souleva le pan de sa robe et se mit à courir jusqu’à l’autre bout du vallon qu’elle atteignit à bout de souffle. Elle monta alors sur le mont Al-Marwah du haut duquel elle fixa à nouveau l’horizon mais sans y découvrir âme qui vive. Elle parcourut ainsi la distance entre les deux monticules à sept reprises. » Ibn ‘Abbâs (qu'Allah l'agrée, lui et son père) a alors dit : « Le Prophète (sur lui la paix et le salut) a dit : " C’est pour cette raison que les gens vont et viennent entre Aṣ-Ṣafâ et Al-Marwah [au cours des rites du Pèlerinage et de la ‘Umrah]. Lorsqu’elle se trouva sur Al-Marwah, elle entendit une voix et se dit à elle-même : ' Tais-toi ! ' Elle tendit alors l’oreille et entendit à nouveau une voix, puis elle dit : ' Je t’ai entendu. As-tu à boire ? ' Soudain, à l’emplacement de Zamzam, elle vit un Ange en train de tâter le sol du talon - ou il a dit : de l’aile - jusqu’à ce que l’eau jaillisse. Alors, elle amoncela de la terre autour afin d’en faire un petit bassin [et de la confiner]. Elle a ensuite rempli son outre d’eau et chaque fois qu’elle puisait de l’eau, celle-ci jaillissait. " Et dans une version : " l’eau jaillissait à mesure qu’elle en puisait." » Ibn ‘Abbâs (qu'Allah l'agrée, lui et son père) a dit : « Le Prophète (sur lui la paix et le salut) a dit : " Qu’Allah fasse miséricorde à la mère d’Ismaël ! Si elle avait laissé Zamzam - ou bien il a dit : Si elle n’avait pas puisé l’eau - elle serait aujourd’hui une source jaillissant à la surface ! " [Ibn ‘Abbâs] poursuit : " Elle but et allaita son fils. L’Ange lui dit : ' Ne craignez plus rien maintenant, car ici se trouve [l’emplacement de] la Maison d’Allah que cet enfant et son père construiront, et Allah n’abandonnera jamais ses habitants ! ' L’emplacement de [ce qui allait devenir] la Ka’bah était surélevé comme une colline de sorte que les torrents la contournaient par la droite ou la gauche sans la toucher. Venant par la route de Kadâ’, un groupe de gens de [la tribu de] Jurhum, arrivèrent. Ils campèrent en contrebas de La Mecque et virent un oiseau qui tournait autour de la source, ils se dirent : " On dirait que cet oiseau vole au-dessus d’un point d’eau, or nous connaissons bien cette vallée et il n’y a pas d’eau à cet endroit ! " Ils envoyèrent un ou deux hommes qui trouvèrent finalement l’eau et ils revinrent pour en informer le reste du groupe. Ils se rendirent alors à la source près de laquelle se trouvait la mère d’Ismaël et ils lui demandèrent : " Nous permets-tu de camper ici auprès de toi ? - Elle répondit : Oui ! Toutefois, vous n’avez aucun droit sur l’eau de la source ! " Ils acceptèrent en répondant par l’affirmative." » Ibn ‘Abbâs [qu’Allah l'agrée, lui et son père] a dit : « Le Prophète (sur lui la paix et le salut) a dit : " Leur venue soulagea la mère d’Ismaël car elle aimait la compagnie des gens." » Ils s’installèrent donc et firent venir leurs familles. L’endroit fut ainsi habité par plusieurs familles. Ismaël grandit et apprit l’arabe à leur contact. Il se distingua au point de susciter leur admiration. Quand il atteignit l’âge adulte, ils le marièrent à l’une de leurs femmes. La mère d’Ismaël mourut à cette époque. Après le mariage d’Ismaël, Abraham revint prendre des nouvelles de sa descendance mais il ne trouva pas Ismaël [qui était absent], il interrogea alors sa femme à propos de lui qui répondit : " Il est allé chercher de quoi subvenir à nos besoins " et, dans une autre version : " Il est allé chasser pour nous ramener à manger. " Ensuite, Abraham l’interrogea à propos de leur vie et de leur environnement. Elle répondit : " Nous vivons mal. Nous sommes dans le besoin et l’adversité ! " Et elle se plaignit auprès de lui. Abraham lui a alors dit : " Lorsque ton mari sera de retour, salue-le de ma part et dis-lui de changer le seuil de sa porte ! " De retour, Ismaël sentit quelque chose : " Quelqu’un est-il venu à vous ? demanda-t-il à son épouse. - Un vieil homme est en effet venu, répondit-elle en le décrivant. Il nous a interrogés sur toi et je l’ai informé. Il m’a demandé comment était notre vie et je lui ai répondu que nous vivions dans le besoin et l’adversité. - T’a-t-il enjoint quoi que ce soit ? - Oui, répondit-elle, il m’a ordonné de te transmettre son salut et de te dire de changer le seuil de ta porte. - C’est mon père, dit-il, et il vient de m’ordonner de me séparer de toi. Retourne chez ta famille ! " Il la divorça donc et se maria avec une autre femme [de la même tribu]. Abraham s’absenta le temps qu’Allah voulut puis il revint les voir mais sans trouver son fils. Il entra alors chez lui et s’enquit de lui auprès de sa femme qui lui répondit : " Il est allé chercher de quoi subvenir à nos besoins. - Il demanda : Comment vivez-vous ? Puis, il l’interrogea à propos de leur vie et de leur environnement. - Elle répondit : Nous sommes heureux et vivons dans l’aisance ! et elle loua Allah. - Que mangez-vous ? Demanda Abraham. - De la viande, répondit-elle. - Que buvez-vous ? - De l’eau, dit-elle. - Ô Allah ! Bénis leur viande et leur eau ! " implora Abraham. Le Prophète (sur lui la paix et le salut) ajouta : « À ce moment-là, ils n’avaient pas de grains. S’ils en avaient eu, il aurait aussi invoqué pour eux à ce sujet. » Il dit : " C’est pour cela que personne, en dehors des habitants de La Mecque, ne peut se contenter de vivre de viande et d’eau sans en être affecté. " Et, dans une autre version, dès son arrivée, Abraham demanda : " Où est Ismaël ? - Il est allé à la chasse, répondit sa femme en l’invitant à boire et à manger. - Que mangez-vous et que buvez-vous ?, interrogea Abraham. - Nous mangeons de la viande et nous buvons de l’eau, répondit-elle. - Ô Allah ! Bénis leur nourriture et leur boisson ! " implora Abraham. Il a dit : Abû-l-Qâsim (sur lui la paix et le salut) a dit : « Ceci est la bénédiction due à l’invocation d’Abraham ! » Abraham dit : " Lorsque ton mari sera de retour, salue-le de ma part et dis-lui de garder le seuil de sa porte ! " Quand Ismaël revint, il demanda à son épouse si quelqu’un leur avait rendu visite. Elle répondit qu’un vieil homme à la belle allure était en effet venu pendant son absence. Elle fit son éloge, et précisa qu’il lui avait demandé de ses nouvelles et l’avait questionnée sur leur situation ? Elle poursuivit : " Je l’ai informé que nous vivions pour le mieux. - T’a-t-il enjoint quoi que ce soit ? - Oui, répondit-elle, il m’a demandé de te transmettre son salut et il t’ordonne de garder le seuil de ta porte. - C’est mon père, dit Ismaël et tu es le seuil qu’il m’a ordonné de garder. " Abraham les quitta le temps qu’Allah voulut puis revint chez eux. Ismaël était en train de confectionner des flèches sous un grand arbre près de Zamzam. En le voyant, il se leva et l’accueillit comme un fils accueille son père et comme un père agit avec son fils. Abraham lui dit : " Ô Ismaël ! Allah m’a [confié et] ordonné une mission. - Accomplis donc l’ordre de ton Seigneur ! dit Ismaël - M’aideras-tu ? demanda Abraham. - Oui, je t’aiderai, répondit le fils. - Allah m’a ordonné de construire une Maison à cet endroit, dit-il, en indiquant un monticule surplombant les alentours. Il se mit alors à élever les fondations de la Maison [sacrée]. Ismaël apportait les pierres et Abraham construisait l’édifice. Lorsqu’il fut trop haut, Ismaël apporta cette fameuse pierre [appelée aujourd'hui : la station d’Abraham] qu’il posa pour son père et sur laquelle Abraham monta afin d'achever la construction alors qu’Ismaël lui tendait les pierres. Et tous deux invoquaient Allah en ces termes : {( Notre Seigneur, accepte ceci de notre part ! Tu es certes Celui qui entend tout, Celui qui sait tout. )} [Coran : 2/127]. Et dans une [autre] version : " Abraham sortit avec Ismaël et sa mère [Hajar], emportant avec eux une vieille outre remplie d’eau. La mère d’Ismaël en buvait et cela lui permettait d'allaiter son bébé. Arrivé à La Mecque, Abraham les laissa sous un grand arbre avant de regagner sa famille. La mère d’Ismaël le suivit pour finalement le rattraper à Kadâ. Elle l’interpella alors qu'il était de dos : " Ô Abraham ! À qui nous abandonnes-tu ? - À Allah ! répondit-il. - Elle s’exclama alors : J’agrée Allah ! " Ensuite, elle revint sur ses pas et se mit à boire [de l’eau] de l’outre ce qui lui permit d’allaiter son fils. Puis, lorsque l’eau s’épuisa, elle se dit : " Si j’allais voir aux alentours, peut-être verrais-je quelqu’un ? ". Elle grimpa alors sur [le mont] Aṣ-Ṣafâ, scrutant sans cesse l’horizon dans l’espoir de voir quelqu’un, mais en vain. Arrivée dans la vallée, elle se mit à courir jusqu’au mont Al-Marwah. Elle parcourut ainsi à plusieurs reprises la distance séparant les deux monticules avant de se dire : " Si j’allais voir ce qu’il est advenu de mon enfant. " Elle se rendit auprès de lui et le trouva dans le même état, râlant comme un mourant. Ne pouvant supporter de le voir ainsi, elle se dit : " Si j’allais voir aux alentours, peut-être trouverais-je quelqu’un ? " Elle grimpa de nouveau sur [le mont] Aṣ-Ṣafâ, scrutant sans cesse l’horizon, mais sans apercevoir âme qui vive. Elle parcourut ainsi la distance entre les deux monticules jusqu’à compléter sept va-et-vient, avant de se dire à nouveau : " Si j’allais voir comment il va ! " Mais, soudain, elle entendit une voix qu’elle interpella ainsi : " Sauve-nous s’il y a quelque bien en toi ! " Il s’agissait de l'Ange Gabriel [Jibrîl], sur lui la paix. Il a alors dit : " Ainsi, avec ton talon ! " et il enfonçait son talon dans le sol. Alors, l’’eau se mit à jaillir et la mère d’Ismaël fut stupéfaite. Elle se mit alors à puiser l’eau à l’aide de ses mains... " Et il cita le hadîth en entier. »
Explanation
Ibn ‘Abbas (qu'Allah l'agrée, lui et son père) relate : « Abraham (sur lui la paix et le salut) est venu avec la mère d’Ismaël, Hâjar la copte - celle que le roi d’Égypte avait donné [en présent] à sa femme Sarah - et son fils Ismaël [Isma'îl] qu’elle allaitait encore et il les a installés près de la Ka’bah, auprès d’un grand arbre bien établi, au-dessus de la source de Zamzam, dans la partie la plus élevée de l’emplacement de la Mosquée. À cette époque-là, il n’y avait personne à La Mecque et il n’y avait pas d’eau. Il les installa donc là et il laissa auprès d’eux un sac en peau contenant des dattes et une outre dans laquelle il y avait de l’eau. Ensuite, Abraham s’en retourna en repartant vers le Cham. La mère d’Ismaël le suivit et lui demanda : " Ô Abraham ! Où vas-tu en nous laissant dans cette vallée déserte où il n’y a personne ni rien à manger et à boire ? " Elle lui répéta cela à maintes reprises sans qu’il ne se retourne vers elle. Plutôt, il poursuivit son chemin, alors [finalement] elle lui demanda : " Allah t’a-t-Il ordonné cela ? - Oui, répondit-il. - Alors, Il ne nous abandonnera pas ! " répliqua-t-elle. Sur ce, elle revint [sereinement] vers son fils. Abraham (sur lui la paix et le salut) partit donc jusqu’à parvenir à Ath-Thaniyyah, près d’Al-Hujûn, d’où il ne pouvait être vu. Là, il tourna son visage en direction de la Maison [Sacrée, la Ka'bah]. Ensuite, il leva ses mains et invoqua [Allah] en disant : {( Ô notre Seigneur ! J’ai établi une partie de ma descendance )}, certains d’entre eux {( dans une vallée sans agriculture )}, qui désigne La Mecque. Et le fait qu’elle soit ainsi vise à parfaire le fait de s'y consacrer pleinement à l’adoration [d’Allah] {( près de Ta Maison sacrée [« Al-Ka’bah »] )}, celle où il est interdit de chasser, de couper les arbres et de combattre. {( Ô notre Seigneur ! Afin qu’ils accomplissent la prière )} à La Mecque, {( Fais donc que penchent vers eux les cœurs d’une partie des gens )}, c’est-à-dire : que les cœurs des gens se dirigent vers eux par désir intense, {( Et nourris-les de fruits ! Peut-être seront-ils reconnaissants. )} vis-à-vis de ton bienfait envers eux [Coran : 14/37]. Et Allah a exaucé l’invocation d’Abraham. La mère d'Ismaël allaita son fils en buvant l’eau qu’elle avait et mangea les dattes qu’elle possédait jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus et que l’eau de l’outre s’épuise. Alors, elle eut soif et son fils aussi. Elle le regardait se tordre de douleur, ou se rouler dans la terre et la frapper lui-même. Alors, ne pouvant supporter de le voir ainsi, elle partit et le laissa en l'état. Elle trouva que Aṣ-Ṣafâ était le monticule le plus proche d’elle, alors elle le gravit puis se tourna en direction de La Mecque afin observer si elle apercevait quelqu’un. Lorsqu’elle parvint au creux de la vallée, l'abaissement du terrain l’empêcha d’aller plus loin. En effet, si elle continuait, elle perdrait son fils de vue et elle avait peur pour lui. Alors, elle se dépêcha et courut si vite que cela lui fut pénible. Elle arriva à Marwah, c’est-à-dire : après avoir terminé sa course et être revenue à la [marche] normale avant de parvenir dans la vallée. Là, elle regarda [de nouveau] si elle apercevait quelqu’un. Mais elle ne vit personne [à l’horizon]. Et elle fit cela sept fois." Ibn ‘Abbâs (qu'Allah l'agrée, lui et son père) a alors dit : " Le Prophète (sur lui la paix et le salut) a dit : " C’est pour cette raison que les gens vont et viennent entre eux deux [c’est-à-dire : Aṣ-Ṣafâ et Marwah] ! " Lorsqu’elle se trouva sur Al-Marwah, elle entendit une voix et se dit à elle-même : " Tais-toi ! " Elle intimait par-là le silence à sa personne. Ensuite, elle tendit l’oreille et entendit à nouveau une voix ; elle dit alors : " Je t’ai entendu, donne-moi donc à boire ! " L'Ange Gabriel [Jibrîl], sur lui la paix, qui apparut alors à l’emplacement [de la source] de Zamzam, tâtait avec son talon, c’est-à-dire : l’extrémité de son pied, - ou il a dit : de son aile - jusqu’à ce que l’eau jaillisse. De là, elle fit en sorte d’en faire un petit bassin [afin de la confiner]. Ensuite, elle remplit son outre d’eau et chaque fois qu’elle puisait de l’eau, celle-ci jaillissait avec force." Et dans une version : " l’eau jaillissait à mesure qu’elle en puisait." Ibn ‘Abbâs (qu'Allah l'agrée, lui et son père) a dit : le Prophète (sur lui la paix et le salut) a dit : « Qu’Allah fasse miséricorde à la mère d’Ismaël, si elle n’avait pas confiné l’eau, alors [la source de] Zamzam serait une source jaillissante ! » C’est-à-dire : elle coulerait [à flot] à la surface de la terre. [Ibn ‘Abbâs] poursuit : " Elle but et allaita son enfant. L’Ange lui dit alors : " Ne craignez plus la perte, car ici se trouve [l’emplacement de] la Maison d’Allah que cet enfant et son père construiront, et Allah n’abandonnera jamais ses habitants ! " L’emplacement de la Maison était surélevé, comme une colline par rapport à la surface de la terre, et lorsque les torrents arrivaient, ils la contournaient par sa droite et par sa gauche de sorte qu'ils ne la noyaient pas. Hajar resta ainsi jusqu’à ce qu’un groupe de gens de la tribu de Jurhum passa près d’elle en étant venus par la route de Kadâ’. Ils campèrent en contrebas de La Mecque et virent un oiseau qui tournait dans le ciel, ils se dirent alors : " Cet oiseau doit tourner au-dessus d’un point d’eau, or nous connaissons bien cette vallée et il n’y a pas d’eau à cet endroit ! " Ils envoyèrent donc un émissaire ou deux afin de s’informer. Ils trouvèrent finalement de l’eau et revinrent pour en informer [le reste du groupe]. Ils se rendirent alors à la source près de laquelle se trouvait la mère d’Ismaël et lui demandèrent : " Nous permets-tu de camper ici auprès de toi ? - Elle répondit : Oui. Toutefois, vous n’avez aucun droit sur l’eau de la source ! " C’est-à-dire : le droit à cette source m’est uniquement réservé, si je le veux je vous en accorde, sinon, je vous en en prive. Ils répondirent par l’affirmative et la mère d’Ismaël fut d’accord. En effet, elle aimait la compagnie des gens et répugnait la solitude. Ils s’installèrent donc, appelèrent leurs familles et celles-ci vinrent s’installer avec eux. Ils se rassemblèrent, se multiplièrent et Ismaël grandit et apprit l’arabe auprès d’eux. Ils éprouvèrent beaucoup d'affection pour lui et il finit par susciter leur admiration. Cela perdura jusqu’à ce qu’il grandisse et atteigne l’âge adulte. Ainsi, lorsqu’il devint pubère, ils le marièrent à l’une de leurs femmes. La mère d’Ismaël mourut à cette époque. Après le mariage d’Ismaël, Abraham vint s’enquérir de sa situation depuis qu’il l’avait laissé. Mais il ne trouva pas Ismaël [qui était absent], il interrogea alors sa femme pour savoir où il était. Elle lui répondit : " Il est allé chercher de quoi subvenir à nos besoins en partant à la chasse. " Ensuite, il l’interrogea à propos de leur vie, notamment leur nourriture et leur boisson, et leur situation [de manière générale]. Elle répondit : " Nous vivons mal et nous menons une vie dans la gêne et l’adversité ! " Et elle se plaignit auprès de lui. Lorsqu’il vit un tel agacement et un tel malaise [de sa part] vis à vis de ce par quoi Allah, Exalté soit-Il, l’avait éprouvée et qui n'était en fait qu'un moyen de l'augmenter en degrés [auprès de Lui], il craignit que son état se propage à son fils. Il lui ordonna donc de se séparer d’elle. Pour ce faire, Abraham dit : " Lorsque ton mari reviendra, transmet-lui mon salut et dis-lui de changer le seuil de sa porte ! " C'est là une allusion au divorce de sa femme, car la femme est attachée à la demeure comme le seuil de la porte est attaché à la maison. Donc, lorsqu’Ismaël revint de la chasse, c’est comme s’il avait pressenti quelque chose. Il demanda : " Quelqu’un est-il venu à vous ? - Elle répondit : Oui, un vieil homme est en effet venu à nous et il était ainsi. Il nous a interrogés à ton sujet et je l’ai informé. Il m’a demandé comment était notre vie et je l’ai informé que nous vivions dans la difficulté et l’adversité. - Il demanda : T’a-t-il enjoint quoi que ce soit ? - Oui, répondit-elle, il m’a ordonné de te saluer et il te dit de changer le seuil de ta porte ! - C’est mon père ! a-t-il dit, et il vient de m’ordonner de changer le seuil de ma porte, à savoir : de me séparer de toi. Retourne donc chez ta famille ! " Ceci fait partie des allusions afin de signifier le divorce, toutefois Ismaël l’a proclamé de vive voix et le divorce était donc effectif. Ensuite, il se maria avec une autre femme de la même tribu. Abraham s’absenta le temps qu’Allah voulut, puis il revint les voir mais il ne trouva [toujours] pas Ismaël. Il entra alors auprès de sa femme et s’enquit à propos de lui. Celle-ci répondit : " Il est sorti afin d’aller nous chercher de quoi subvenir à nos besoins - et dans une [autre] version, sa femme dit : Pourquoi ne restez-vous donc pas afin de manger et de boire ? - Il demanda : Comment vivez-vous ? " Puis, il l’interrogea à propos de leur vie et de leur situation. Alors elle répondit : " Nous vivons bien et nous sommes dans l’aisance ! " Et elle loua Allah, Exalté soit-Il. - Quelle est votre nourriture ? demanda Abraham. - De la viande ! répondit-elle. - Quelle est votre boisson ? poursuivit-il. - De l’eau de Zamzam ou autre parmi les eaux, comme l’eau de pluie, répondit-elle. Abraham invoqua alors : Ô Allah ! Bénis-les dans leur viande et leur eau ! " Le Prophète (sur lui la paix et le salut) ajouta : " À ce moment-là, ils n’avaient aucune variété de grains. S’ils en avaient eus, il aurait imploré Allah de les leur bénir également ! " Cela afin qu’à travers son invocation la bénédiction englobe tout. Ibn ‘Abbâs (qu'Allah l'agrée, lui et son père) dit alors : " C’est pour cela que personne, en dehors des habitants de La Mecque, ne peut se contenter de vivre de viande et d’eau sans en être affecté et se plaindre de l’estomac. " [Après avoir invoqué] Abraham dit : " Lorsque ton mari reviendra de la chasse, transmet-lui le salut [de ma part] et dis-lui de bien garder le seuil de sa porte ! " Quand Ismaël revint de la chasse, c’est comme s’il avait pressenti quelque chose - comme ce qui a été rapporté dans une version dans laquelle il sentit l’odeur de son père - il s'enquit donc : " Est-ce que quelqu’un est venu à vous ? - Elle répondit : Oui, un vieil homme à la belle allure ! " Elle fit alors son éloge en évoquant certains de ses traits de perfection. " Il m’a interrogé à ton sujet, alors je l’ai informé. Il m’a aussi demandé comment était notre vie, alors je l’ai informé que nous vivions bien. " [Ismaël] demanda : " T’a-t-il enjoint quoi que ce soit ? - Oui, répondit-elle, il te transmet le salut et t’ordonne de bien garder le seuil de ta porte ! - C’est mon père, dit Ismaël, et tu es le seuil qu’il m’a ordonné de bien garder ! " Abraham les quitta le temps qu’Allah voulut, puis il revint après cela. Ismaël était en train de confectionner une flèche avant de monter sa pointe dessus. Il était sous un grand arbre près [de la source] de Zamzam. Lorsqu’il vit son père, il se leva et l’accueillit comme un fils accueille son père et ce dernier agit à son égard comme un père agit avec son fils, c’est-à-dire qu'il y eut, entre-eux, accolades et serrage de mains. Abraham lui dit alors : " Ô Ismaël ! Certes Allah, Exalté soit-Il, m’a ordonné d'accomplir quelque chose ! - Ismaël répondit : Accomplis donc ce que ton Seigneur t’a ordonné ! - Abraham demanda : M’aideras-tu ? - Ismaël répondit : Oui, je t’aiderai ! - Abraham a dit : Allah, Exalté soit-Il, m’a ordonné de construire une Maison à cet endroit. " Et sa parole : " à cet endroit " indiquait une colline. Il a [aussi] été dit qu'il s'agissait d'un endroit aux alentours, surélevé par rapport à la surface de la terre de telle sorte que les torrents ne pouvaient la recouvrir. A ce moment-là donc, Abraham se mit à élever les fondations de la Maison [sacrée] puis à construire sur elles. Ismaël apportait les pierres et Abraham descendait pour prendre les pierres des mains d’Ismaël. Ensuite, il les levait et les posait à l’endroit de la construction, et cela jusqu’à ce que l’édifice s’éleva. A ce moment là, il vint avec la pierre [appelée aujourd'hui : la station d’Abraham]. Lorsqu’il parvint à l’endroit où il y avait le pilier, il y laissa ce jour-là son empreinte et fit en sorte que la Station soit en contact avec la Maison. Ainsi, Abraham construisait l’édifice et Ismaël lui fournissait les pierres, et tous les disaient : {( Notre Seigneur ! Accepte ceci de notre part ! )} La construction de la Maison. {( Certes, Tu es Celui qui entend tout )} [y compris] notre invocation. {(Celui qui sait tout )} (y compris où nous en sommes de] la construction de la Maison. [Coran : 2/127-128]. Et dans sa parole : " Il apprit la langue arabe ", il y a une preuve solide de la prééminence et de la préséance de la langue arabe ainsi que ce qui indique qu'elle était [déjà] présente avant Abraham (sur lui la paix). Toutefois, Ismaël est le premier à s’être exprimé en langue arabe claire, comme indiqué dans le hadith : " Le premier à s'être exprimé [littéralement : à avoir décousu sa langue] en langue arabe claire est Ismaël, alors qu’il n’avait que quatorze ans ! " Rapporté par Ash-Shîrâzî dans [son livre] : « Al-Alqâb » et déclaré authentique par Sheikh Al-Albânî.